Si on emploie le pizzicato dans un forte il devient nécessaire de ne l’écrire en général ni trop haut ni trop bas, les notes de l’extrême aigu étant grêles et sèches, celles du bas trop sourdes. Ainsi dans un tutti vigoureux des instruments à vent, il résultera un effet très sensible d’un pizzicato comme celui-ci, donné à tous les instruments à cordes.
Les accords pincés à deux, trois et quatre notes, sont également utiles dans le fortissimo, le doigt unique, dont les violonistes se servent parcourt alors si rapidement les cordes qu’elles semblent attaquées toutes à la fois et vibrent presque simultanément. Les dessins d’accompagnement en pizzicato piano sont toujours d’un effet gracieux, ils reposent l’auditeur et donnent, quand on n’en abuse pas, de la variété à l’aspect de l’orchestre. On obtiendra plus tard, sans doute, du pizzicato des effets bien plus originaux et plus piquants qu’on ne fait aujourd’hui. Les violonistes ne considérant pas le pizzicato comme une partie intégrante de l’art du Violon l’ont à peine étudié. Ils ne se sont encore à cette heure, appliqués à pincer qu’avec le pouce et, l’index, d’où il résulte qu’ils ne peinent faire ni traits ni arpèges plus rapides que les doubles croches d’une mesure à quatre temps, dans un mouvement très modéré. Au lieu que si, déposant leur archet, ils se servaient du pouce et de trois doigts, la main droite étant soutenue par le petit doigt appuyé sur le corps du violon, comme on fait pour pincer la guitare, ils obtiendraient bien vite la facilité d’exécuter en pinçant des passages tels que les suivants, impossibles aujourd’hui.