Le martellement double et triple des notes supérieures, dans les deux derniers exemples devient extrêmement facile par l’emploi successif de l’index et du troisième doigt sur la même corde.
Les petites notes liées ne sont pas impraticables non plus dans le Pizzicato. La phrase suivante du Scherzo de la symphonie en ut mineur de Beethoven, qui en contient, est toujours fort bien exécutée.
Quelques uns de nos jeunes violonistes ont appris de Paganini les gammes descendantes pincées rapidement, en arrachant les cordes avec les doigts de la main gauche posée sur le manche, et les traits pincés (toujours de la main gauche) avec des mélanges de coups d’archets ou même servant d’accompagnement à un chant joué par l’archet. Ces divers procédés deviendront sans doute avec le temps familiers à tous les éxécutans, il sera possible alors d’en tirer parti en composition.
Les Violons exécutent aujourd’hui avec l’archet à peu près tout ce que l’on veut. Ils jouent à l’extrême aigu presque aussi aisément que dans le médium ; les traits les plus rapides, les dessins les plus bizarres ne les arrêtent pas. Dans un orchestre où ils sont en nombre suffisant, ce que l’un d’eux manque est fait par les autres et, en somme, le résultat obtenu, sans que les fautes soient apparentes, est la phrase écrite par l’auteur. Dans le cas cependant où la rapidité, la complication et l’élévation d’un trait le rendraient trop dangereux, ou seulement pour obtenir dans son exécution plus d’assurance et de netteté, il faut le morceler, c’est-à-dire, en divisant la masse des Violons, donner un fragment du trait aux uns et un fragment aux autres. De cette façon le trait de chaque partie est semé de petits silences que l’auditeur ne remarque pas, qui permettent, pour ainsi dire, aux Violonistes de respirer et leur donnent le temps de bien prendre les positions difficiles et par suite l’aplomb nécessaire pour attaquer les cordes vigoureusement.