Il ne faut écrire la note en dehors de l’étendue de l’octave que pour une terminaison de phrase :
Exemple très aisé, parce que le changement de disposition se faisant du grave à l’aigu n’oblige pas d’employer le petit doigt dont on ne se peut guère servir, ou de faire deux notes consécutives avec le quatrième.
Il faut avoir soin en général de ne pas écrire les deux mains trop près l’une de l’autre et de les tenir séparées par une octave ou une sixte au moins, sans quoi elles se gênent mutuellement.
De plus, si les deux mains arpègent un accord à la tierce l’une de l’autre, la même corde étant reprise par le doigt d’une main, au moment où celui de l’autre main vient de la pincer, il s’en suit nécessairement qu’elle n’a pas le temps de vibrer et que le son est étouffé dès sa naissance.
Toutes les successions qui obligent les mêmes doigts à sauter d’une corde à l’autre ne se peuvent écrire que dans un mouvement très modéré.
Quand on veut obtenir une suite rapide d’octaves diatoniques, il faut en général l’écrire pour les deux mains. Les séries de sixtes sont dans le même cas. Elles sont toutefois, ainsi que les gammes en tierces, praticables pour une seule main, mais en descendant seulement, le pouce alors glissant de l’une à l’autre des notes supérieures pendant que les notes inférieures sont exécutées par les trois autres doigts.
Exemple difficile à cause l’écartement qu’il nécessite entre
le pouce et les autres doigts
Autre exemple
moins difficile.
Autre exemple
moins difficile.
Par exception à ce que nous avons dit plus haut relativement à l’écartement des parties ces mêmes gammes en tierces sont praticables à deux mains, parce que dans le mouvement diatonique, l’inconvénient de la corde prise par un doigt et reprise par un autre est beaucoup moins grand, la note intermédiaire lui laissant un peu plus de temps pour vibrer. Il est encore mieux toutefois, ou d’écrire ces suites de tierces pour deux harpes, en donnant la partie haute à l’une et la partie basse à l’autre, ou si on n’a qu’une harpe et qu’on veuille obtenir beaucoup de son, d’écarter les parties d’une octave, et d’écrire alors des suites de dixièmes.
S’il s’agit de faire entendre rapidement un arpège ascendant ou descendant qui excède l’étendue d’une octave, il faut, au lieu de l’écrire à deux parties, le morceler, en donnant un fragment à une main pendant que l’autre change de position, et réciproquement. Le passage s’écrit alors ainsi :