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LA VILLE AUX ILLUSIONS

donc pas seulement des enfants d’adoption de votre belle région !

Ils insistèrent si aimablement que le jeune homme ne put refuser. D’ailleurs, il mourait d’envie d’accepter et s’il se faisait prier, c’est seulement la crainte de se trouver indiscret qui le retenait. Quand il vit que, sincèrement, on désirait sa présence, il acquiesça avec joie.

Entendu, donc ! fit M. Fousseret, jovial. Jeudi vous convient-il ? N’avez-vous pas de cours ?

— Non, pas ce jour-là.

— Alors, c’est parfait !

Jean se retira, le cœur en joie. Une allégresse qu’il ne pouvait arriver à comprendre le soulevait de terre. Depuis bien longtemps, il ne s’était trouvé aussi heureux.

— Il est charmant, ce jeune homme ! déclara le financier.

— Oui, dit Mme Fousseret. Très gentil. Un peu timide, par exemple, un peu gauche… Mais il s’y fera… Un beau garçon, par ailleurs, qui change des petits gringalets que l’on rencontre chaque jour…

— En somme, conclut Arlette en riant, un paysan un peu dégourdi !

Quant à Jean, il rêva toute la nuit de la gracieuse image brune qu’il venait de rencontrer… Et il compta les heures qui le séparaient de ce fameux jeudi…


CHAPITRE III


Comme tout arrive dans la vie, les heures joyeuses comme les tristes, le soleil se leva, sur ce jeudi tant désiré. Il faisait un temps magnifique, une de ces radieuses journées d’automne où la nature semble vêtue d’une somptueuse robe couleur de flamme.