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L’IMPOSTURE

ce qu’il avait vu et entendu. D’ailleurs, que savait-il au juste ? Qu’avait-il appris ? Mais il se sentait submergé de dégoût, et si las, si las !

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Enfin le malade s’étira, gémit doucement sans ouvrir les yeux :

— Vous me croyez mort, jeune homme, murmura-t-il.... Rassurez-vous. Ces petits accidents sont au contraire les bienvenus ; je dors si peu et si mal ! Il faut que le sommeil m’assomme d’un coup, comme ça, sans me faire attendre, ainsi qu’un pitoyable bourreau…

Il tâta de ses mains errantes la flanelle souple, et frémit.

— Ho ! Ho ! dit-il, je vous prie de m’excuser. Cela sans doute a été plus grave que je ne pensais…

Mais comme il ouvrait tout à fait les yeux, il s’aperçut que M. Pernichon avait disparu.