Aller au contenu

Page:Bernanos - La France contre les robots.djvu/168

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

fini par vomir sur leurs mains rouges. Ce vomissement plus ou moins tardif aurait marqué, pour eux, la limite de cruauté qu’on ne saurait dépasser sous peine de devenir un monstre irresponsable, un fou. Le premier venu, aujourd’hui, du haut des airs, peut liquider en vingt minutes des milliers de petits enfants avec le maximum de confort, et il n’éprouve de nausées qu’en cas de mauvais temps, s’il est, par malheur, sujet au mal d’avion… Oh ! chère lectrice, inutile de vous agiter ! Sans doute votre mari ou votre amant — l’homme de votre vie — appartient-il à ce corps de bombardiers, en porte le martial uniforme. Je devine qu’il a toujours pour vous, même dans les moments de plus grande intimité, les égards et les délicatesses d’un être d’élite, et vous n’admettez pas que je le compare à un lansquenet allemand du XVIe siècle, à quelque égorgeur qui vous aurait certainement, le cas échéant, violée au premier coin d’une rue en flam-