Page:Bernanos - Scandale de la vérité.djvu/34

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ne nous permettaient plus d’ouvrir la bouche. C’est M. Maurras qui décide aujourd’hui de l’orthodoxie monarchiste des Princes, et il nous donne, en outre, des leçons de théologie. Il n’y a pourtant pas d’homme au monde plus différent d’un homme de l’Ancien Régime qu’un royaliste maurrassien, si facilement rallié aux dictatures. Les hommes de l’Ancien Régime ont toujours eu horreur et dégoût des dictateurs, qu’ils appelaient tyrans. Les hommes de l’Ancien Régime avaient, certes, les nerfs plus solides que nous. Ils regardaient en face des misères devant lesquelles nous détournons les yeux, parce qu’elles nous font mal et que nous ne pourrions les soulager qu’à nos dépens. Mais ils avaient de la justice un autre sentiment que les Jacobins conservateurs qui ne voient dans la monarchie ou dans l’Église qu’un double épanouissement de la gendarmerie.

On ne se fait, par exemple, aucune idée de la fièvre de réformes qui secouait, jadis, par intervalles, l’ancienne société française et dont la suprême manifestation a été cette