Page:Bernanos - Scandale de la vérité.djvu/84

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des amis sincères de mon pays, le diktat de Munich m’est apparu ce qu’il est réellement, une farce macabre, mais une farce, un de ces faits qui ne peuvent pas prendre racine dans l’histoire, une sorte de fausse couche de la France, violée pendant son sommeil, au coin d’un bois, par des voyous. Oui, à distance, tout s’éclaire, et s’éclaire en se purifiant. La trahison des nationaux, par exemple, n’est plus cette espèce de monstre qu’on entend sans le voir, à travers le mur. Nous la voyons telle que nos amis la voient du dehors. L’Empire italien est leur œuvre, leur fait. La Société des Nations gênait le Duce. Ils ont fait contre elle une campagne dont l’exagération apparaîtrait aujourd’hui inexplicable à qui n’aurait jamais entendu parler de la guerre d’Éthiopie. L’alliance russe était un autre obstacle préalable aux ambitions romaines, ils l’ont sapée. Par leur propagande incessante, ils ont réussi à mettre dans la tête des hommes de droite que tout ce qui se ferait contre l’Italie se ferait contre l’ordre universel, que tout Français suspect de malveillance contre l’Italie était un ennemi de la famille, de la religion, de la pa-