Page:Bernanos - Scandale de la vérité.djvu/88

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

sait ce que cela veut dire. Tout le monde a compris. Que les Rouges d’Espagne aient massacré des prêtres, ce n’était qu’une raison de plus, une raison déterminante pour l’Église de prendre ouvertement la défense de leurs femmes ou de leurs enfants innocents. N’importe quel homme bien né comprendrait ce langage. Mais le sentiment de l’honneur est ce qui manque le plus aux survivants dégénérés de la Chrétienté chevaleresque. J’ai payé cher, plus cher qu’on ne pense, le droit d’écrire que je ne compte plus sur eux pour rien. Pour rien. J’attends que de jeunes chrétiens français fassent, entre eux, une fois pour toutes, le serment de ne jamais mentir, même et surtout à l’adversaire, de ne jamais mentir, de ne mentir sous aucun prétexte et moins encore, s’il est possible, sous le prétexte de servir des prestiges qui ne sont d’ailleurs compromis que par le mensonge. Car nous en sommes là. Il ne suffit plus de dire un chrétien. Il faut dire « un chrétien qui ne ment pas », même par omission, qui donne la vérité tout entière, ne la donne pas mutilée. Que cette seconde chevalerie commence par sauver l’honneur. Et