Mais de ce chef, nous voilà en opposition avec la thèse de M. Hochstetter et nous revenons ainsi au second point du programme.
N’a-t-il point mis la main, lui, sur un « autographe » dont l’authenticité appert aux yeux les moins exercés ? Et n’est-ce point là le fond de son édition critique et définitive ? Définitive, admettons ; critique ? Voyons. La première règle du critique, avant de se prononcer sur l’authenticité d’un document, est d’en établir rigoureusement la provenance.
D’où vient donc cette pièce ? Et qui l’a transcrite, puisque c’est une copie ?
De ces questions nettes, M. le Professeur Hochstetter n’a souci. On l’avait baptisé, cet exemplaire, du nom de manuscrit de Ruremonde, — baptême d’hérétique, il est vrai, et dont les archivistes de Bruxelles, les gardiens du document, ont contesté vivement la validité. Après tout, s’il n’est pas de Ruremonde, a pensé M. Hochstetter, il arrive quand même du Limbourg : donc… il provient d’un collège du Limbourg : donc… il est authentique ! — Ne pressons pas le sorite, trop caduc… Mais M. le Professeur nous permettra-t-il de lui poser quelques questions très précises qui permettront, ou à lui ou à nous, de faire une bonne fois la lumière sur ce point ?
Puisque le savant critique a si bien contrôlé les textes et n’a pas laissé échapper une virgule, s’étonnera-t-il si je lui demande, avant tout, de préciser encore et de vouloir bien nous dire où et quand il a compulsé ce document authentique ?
M. Hochstetter répond dans sa Préface : « Aux archives belges du Palais de justice, à Bruxelles » ;