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LES INSTRUCTIONS SECRÈTES

d’œil, ce qui d’ailleurs est attesté par des relations authentiques, que les jésuites ont été surpris par la police comme le furent autrefois les habitants de Pompéi et d’Herculanum par la lave du volcan. Rien ne pouvait résister à une attaque aussi soudaine qu’imprévue. On cherchait des crimes aux jésuites ; il fallait à tout prix les trouver coupables. Eh bien ! Qu’a-t-on rencontré de semblable aux Monita Secreta ?[1] ».

Mais, objectera-t-on, n’oubliez-vous point le manuscrit de Munich, celui qu’on a découvert dans l’armoire secrète de l’église ? Sans ouvrir une discussion, qui serait longue, sur le caractère plus ou moins cryptogène de cette fameuse armoire, sur l’histoire de la découverte et sur la dose de candeur dont il faudrait gratifier le « chef jésuite » si libéralement doté par ailleurs de toutes les nuances et profondeurs de la ruse, — qui aurait conçu l’idée neuve de déposer dans une église, son inséparable exemplaire, ne suffira-t-il pas de mentionner ici que, même de l’aveu des plus intrépides adversaires, le document n’émane pas d’un jésuite ?

Qui en convient de meilleure grâce que M. Vollet ? « Le manuscrit ne présente pas, dit-il, les caractères d’une main de jésuite ! » Voilà qui est parlé.

Ainsi les graphologues eux-mêmes n’arrivent pas à soupçonner un lointain degré de parenté quelconque entre le scribe et les Jésuites ? Pas même un vague trait de ressemblance ?… Il fallait sans doute que ce fût un fier ennemi des Jésuites, celui qui a calligraphié ce manuscrit-là ?

  1. Précis hist. 1881, p. 357.