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LES INSTRUCTIONS SECRÈTES

Que prouve, maintenant, cette pièce ? D’après M. Hochstetter, elle prouve que le susdit manuscrit des Monita Secreta vient d’un collège des Jésuites, puisque dans le Protocole il en est fait mention.

Mais pas même cela. Où donc le savant collationneur a-t-il pris que l’exemplaire des Monita fût mentionné dans le Protocole ? Le Protocole n’en dit mot ; dans le relevé des documents saisis au collège de Ruremonde, il n’est absolument pas question de Monita Secreta. Comment M. Hochstetter a-t-il pu arriver à pareille découverte ? Encore une fois, il confond,… Monita Secreta avec… Palais de justice. Mais où est le lien ?

La farde du collège de Ruremonde, no 11, est une pièce absolument distincte de l’autre et qui n’a rien de commun avec elle. Les archivistes ignorent absolument la provenance de l’exemplaire manuscrit des Monita, de sorte que, même en supposant que le Protocole signale les Monita au nombre des pièces saisies aux archives de Ruremonde, il resterait à prouver que l’exemplaire saisi est bien celui-là, et non pas un autre ; et toute la discussion de M. Hochstetter s’écroulerait ainsi par la base, car elle reposerait sur une hypothèse dénuée de tout fondement, sur une conjecture de haute fantaisie.

Fantaisie non moins stupéfiante, quand le critique découvre le nom des Monita Secreta dans l’inventaire de la saisie. Voici le contenu du document relatant le nombre et les titres des pièces recueillies par le commissaire du Gouvernement :

  1. Livre des Ordonnances.