Page:Bernard-Pradon - Le Commerce galant.djvu/73

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Eſt pis qu’un Heretique en matiere d’amour.

Je veux pourtant vous envoyer le petit Amour qui a attendry mon ame, & qui m’a tiré de l’erreur où j’étois, pour vous preſcher & patrociner quelque temps ; il vous dogmatizera ſi tendrement, que vous en ſerez touchée ; car il n’eſt point de cœur ſi dur, qu’il ne ſende, & ſans doute il vous ſeroit venir à reſipiſcence, ſi vous luy donnez la moindre petite ouverture dans voſtre cœur ; vous verrez qu’il eſt éloquent, qu’il perſuade fortement ce qu’il inſinuë ; que ſes penſées ſont nobles & hardies, ſes expreſſions nettes · & juſtes, & qu’il répand dans l’ame de ſes Auditeurs une certaine douceur qui entraîne, qui charme, & qui convainc les cœurs les plus endurcis dans l’erreur de l’Indifference ! Ecoutez-le, charmante Heretique, ſortez