Page:Bernard - Étude sur les marais de la Vendée et les chevaux de Saint-Gervais.djvu/11

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peuplés ; mais nous savons que depuis un temps immémorial ses plateaux étaient habités par des animaux de l’espèce équine. « Le type primitif de la race chevaline du Poitou, a dit M. Ayrault de Niort, est originaire des marais des Deux-Sèvres et de la Vendée. » Cependant, ajoute-t-il, « quelques statisticiens pensent que l’espèce chevaline mulassière aurait été importée en Poitou par les Hollandais et les Flamands. »

Ce qui tendrait à accréditer cette dernière opinion, émise par M. Ayrault de Fontenay, « c’est que les Flamands et les Hollandais, après avoir exécuté leurs grands travaux de dessèchement, furent les premiers colons de ce sol qu’ils avaient péniblement conquis sur les eaux, et il est probable que ces travailleurs étrangers amenèrent à leur suite des chevaux de leur pays pour les aider dans leurs travaux agricoles. » Ces animaux, provenant des polders hollandais, des moères flamands, ayant beaucoup d’identité avec nos marais, s’y seront acclimatés sans difficulté ; ils auront augmenté le nombre des chevaux de la souche primitive, avec lesquels ils devaient avoir beaucoup de caractères communs ; et les deux races se seront bientôt confondues en un seul et même type, ayant la robe noire des chevaux de Flandre et de Hollande. C’est, nous le croyons, ce qui a fait donner une origine étrangère à nos chevaux mulassiers.

D’autres ont prétendu que la race provenait du bocage ou de la plaine ; pour démontrer ce qu’une pareille assertion a d’erroné, nous n’avons qu’à considérer le peu de ressources fourragères qu’offraient ces deux pays, il y a un siècle. L’agriculture y était au berceau ; les champs chômaient de longues années dans la plaine ; le bocage était couvert de forêts et de bruyères. Si nous considérons