Page:Bernard - Étude sur les marais de la Vendée et les chevaux de Saint-Gervais.djvu/10

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propriétaires, et à plus forte raison, l’indifférence du gouvernement ; aussi, la plus grande partie du marais devait-elle rester encore longtemps inculte.

Cependant, les travaux opérés par les propriétaires riverains n’avaient point été ignorés du gouvernement, et les avantages à retirer de ce cloaque n’échappèrent point à l’œil observateur du grand Sully.

Les premiers travaux de dessèchement ne recevant aucun entretien, les quelques rares prairies que l’on rencontrait tendaient à revenir à leur état primitif ; aussi, au commencement du dix-septième siècle, l’État s’occupa sérieusement de doter la France d’une contrée remplissant toutes les conditions voulues pour fournir à ses armées de nombreux et bons chevaux. Sous le règne de Henri IV, des bandes de travailleurs hollandais et flamands, sous la conduite de Bradley, maître des digueurs, furent envoyées sur les lieux, où ils creusèrent des canaux, élevèrent des digues, construisirent des écluses pour déverser les eaux à la mer. Quelques années après ces travaux, le pays avait changé d’aspect : sous l’action bienfaisante de ces dessèchements, les effluves devenaient moins meurtrières, les fièvres paludéennes diminuaient sensiblement ; les carex, les renonculacées et les plantes aqueuses faisaient place aux graminées, aux légumineuses et aux plantes sapides.


HISTOIRE DE LA RACE (1re phase).


Origine. — Un semblable pays ne pouvait être habité que par une population chevaline, demi-aquatique ; la race mulassière était dans ces conditions. Les documents nous manquent pour préciser à quelle époque les marais furent