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ÉTUDE RÉTROSPECTIVE


Sur le Marais et la Race chevaline.

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HISTOIRE DU MARAIS


Il y a environ trois siècles, le marais vendéen ne ressemblait en rien à la contrée fertile que nous venons d’esquisser. C’était une vaste étendue de terrains formés par des amas de coquilles dans certains endroits, des détritus organiques dans d’autres. Ce sol inégal offrait un aspect désolé : des lagunes fangeuses parsemées de quelques rares ilôts.

Pendant les saisons d’automne, surtout, alors que les pluies sont fréquentes et que les marées atteignent leur plus haute intensité, les eaux couvraient littéralement la contrée. La végétation était celle des pays aquatiques ; c’étaient des joncs, des iris et autres plantes marines. L’insalubrité y faisait un vide naturel. Une population de malheureux hâves, décimés par la fièvre, y traînait seule sa pénible existence. Mais ces alluvions ne pouvaient toujours rester bourbeuses : à une époque que nous ne saurions trop préciser, dans certaines parties rapprochées de la plaine, des dessèchements partiels s’opéraient peu à peu, et les habitants de la contrée, unis par un intérêt commun, commençaient à tirer quelques ressources de ces terres si longtemps inhabitées. Mais ces résultats étaient d’un bien minime avantage, ils excitaient à peine l’émulation des