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Scène III.

BRUTUS, VALERIUS, VALERIE.
BRUTUS.

Ha ! Seigneur, quel forfait j’aprens par Valerie !
Des traitres preparoient des fers à leur Patrie !

VALERIUS.

Je tremble du peril, Seigneur, qu’elle a couru.
Le ſoin des Dieux pour nous n’a jamais tant paru.
L’indigne Ambaſſadeur ſous un nom reſpectable,
Étoit venu conclure un traité deteſtable.
Un eſclave conduit par nos heureux deſtins,
Découvre le complot qu’on fait pour les Tarquins.
Il m’eſt venu ſoudain reveler l’entrepriſe.
J’ay vû Rome trahie. Alors plein de ſurpriſe,
Plein d’horreur, j’ai couru, j’ai volé dans ces lieux,
Ou tant de criminels ſe cachoient à nos yeux.
Ils ſont pris, mais leur Chef par une prompte fuitte
Déja loin de ces murs échape à ma pourſuite.

BRUTUS.

Il conſpire, grands Dieux ! qui l’auroit pû prévoir ?
Le perfide chargé d’un attentat ſi noir,
De quel front, juſte Ciel ! ſur quelle confiance
Auroit-il de Brutus accepté l’alliance ?