Page:Bernard - Brutus.djvu/63

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À quels chagrins mon fils ſe ſeroit vû livré,
Quand ſon beaupere enfin ſe ſeroit declaré !
Quel deshonneur pour lui ! quelle douleur extréme !

VALERIUS.

Ne répondez icy, Seigneur, que de vous-même.
Le zele dont je vois vôtre cœur tranſporté
Peut-eſtre par ce fils n’eſt pas bien imité.

BRUTUS.

Ha ! que me dites-vous ! expliquez ce myſtere.
Seigneur.

VALERIUS.

Seigneur.Que ne peut-on à jamais vous le taire !
Seigneur de vos vertus raſſemblez tout l’effort.
Brutus même aujourd’hui ne peut eſtre trop fort.
Je friſſonne pour vous de ce que je vaiş dire.
Avec Aquilius Tiberinus conſpire.

BRUTUS.

De mon exemple, ô Ciel ! ſeroit-ce là fruit !
Il conſpire ! non, non, vous eſtes mal inſtruit,
Seigneur. Je ne croy point qu’une tache ſi noire
Du ſang qui l’a formé puiſſe ternir la gloire.

VALERIUS.

Il eſt aiſé, Seigneur, de voir par quels chemins
On a pû le conduire à ſervir les Tarquins.
Du traitre Aquilius il adoroit la fille.
Il a pris les fureurs de toute la famille.