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Page:Bernard - Eleonor d Yvree.djvu/18

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particulieres, qui étoient alors en Italie où elle s’étoit cachée. Elle leur dit qu’elle ne choiſiſſoit point entre elles une protectrice pour ſa Fille ; qu’elle la mettoit entre les mains de l’une & de l’autre, qu’en l’état où ſes malheurs l’avoient reduite, c’étoit le ſeul gage qu’elle leur pût donner de ſon amitié, & elle mourut avec toute la tranquillité d’une perſonne accablée d’afflictions, qui ne regarde la mort, que comme la fin d’une vie infortunée.

Ces deux Amies ſe diſputerent d’abord l’avantage de conſerver chez elles un depoſt ſi precieux. Cependant comme la Ducheſſe de Miſnie étoit obligée de retourner à Bamberg, ſejour ordinaire de l’Empereur, elle laiſſa d’abord Eleonor, (c’étoit le nom de la Fille du Marquis d’Yvrée) à la Comteſſe de Tuſcanelle, qui alloit à une maiſon de campagne. On avoit de grandes raiſons de cacher cette Fille. Les Allemans conſervoient pour