Aller au contenu

Page:Bernard - Eleonor d Yvree.djvu/19

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

le nom d’Yvrée une affection qui avoit obligé l’Empereur à faire chercher ce Marquis dans tous les lieux où l’on pouvoit ſoupçonner qu’il ſe fût retiré, & malgré ſa clemence, la politique l’auroit obligé à s’aſſurer de ſes Enfans. On fit courir le bruit qu’ils étoient morts. On dit même à Eleonor qu’elle n’avoit plus de Frere, pour éviter les queſtions qu’elle faiſoit tous les jours, ſur les choſes qui le regardoient, & pour lui ôter l’envie de le voir. Ainſi la Ducheſſe de Miſnie, & la Comteſſe de Tuſcanelle étoient ſeules inſtruites d’un ſecret qu’elles ne jugeoient point être prejudiciable à l’Etat, & qui était deu à l’amitié qu’elles avoient euë pour la Marquiſe d’Yvrée.

La Comteſſe de Tuſcanelle eut Eleonor chez elle aſſez longtemps, & elle étoit digne par ſa douceur & par ſa généroſité, d’être protectrice d’une Fille ſi infortunée. Quoi qu’elle la fiſt paſſer pour une perſonne de me-