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Page:Bernard - Eleonor d Yvree.djvu/23

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ſion ſur elle. Leur liaiſon étoit preſque toute formée, & ils n’avoient plus qu’à ſe dire qu’ils s’aimoient, quand ils ſe le dirent.

L’inclination qu’Eleonor ſentoit dans ſon cœur, ne diminuoit point la tendreſſe qu’elle avoit pour Matilde. Au contraire cette Amie lui devint en quelque façon neceſſaire. Elle lui parloit de ſon Amant, quand elle ne le voyoit pas, & ſon amitié n’en devint que plus ardente, parce qu’elle étoit utile à ſon amour. Matilde entroit auſſi dans leurs entretiens, du conſentement de l’un & de l’autre. Ces converſations étoient aſſes dangereuſes pour une jeune perſonne. Elle vit la difference de leur état & du ſien ; elle conceut le plaiſir qu’il y avoit d’étre aimée ; & enfin elle commença à ſentir ſon indifference, & à la trouver triſte & deſagreable.

Il lui ſembloit qu’elle n’auroit pas voulu ôter le Duc de Miſnie à Eleo-