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Page:Bernard - Eleonor d Yvree.djvu/26

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l’obliger davantage à garder le ſecret. Enfin elle crut pouvoir s’emparer de ſon eſprit par cette confiance apparente, & ſe rendre moins ſuſpecte ſur les avis qu’elle ſeroit peut étre un jour obligée de lui donner contre Eleonor, ſi ſa paſſion continuoit.

Le Duc comprit par toutes les meſures que ſa Mere prenoit pour cacher Eleonor, qu’il n’étoit pas temps de lui avouër qu’il aimoit cette belle Perſonne. Il combatit neanmoins les raiſons de ſon départ avec une chaleur que la Ducheſſe feignoit de ne point remarquer, & dont il ne s’appercevoit pas lui-même. Ce fut en vain qu’il les combatit, & il falut dire adieu à Eleonor. Vous partez, lui dit-il, & quand reviendrez-vous ? Peut-étre ne m’aimerez-vous plus. Je ne ſçai pourquoi je l’apprehende ; ſi je vous voyois, je ne craindrois rien ; je craindrai tout ; quand je ne vous verrai point. Helas ! lui dit Eleonor, à quoi me faites-vous