Aller au contenu

Page:Bernard - Eleonor d Yvree.djvu/27

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ger ? Vous changerez peut-être plutoſt que moi ; mais je ne ſçaurois m’affliger de rien, que de ne vous voir pas.

Quoi qu’Eleonor ſe cruſt épuiſée de douleur, elle trouva encore des pleurs à répandre, lors qu’elle dit adieu à Matildé. Elles s’embraſſerent, & jetterent un torrent de larmes. Eleonor ſembloit prévoir que ce ſeroit pour la derniere fois qu’elle ſeroit contente de l’amitié. Ce que Matilde avoit dans le cœur, pouvoit l’empêcher de faire ſon devoir à l’égard de ſon Amie ; cependant l’extrême triſteſſe où elle la voyoit plongée, ne laiſſa pas dans ce moment de l’attendrir.

Eleonor partit avec la Ducheſſe de Miſnie, & Matilde eſpera que cette abſcence donneroit quelque tréve a ſes maux ; mais le Duc qui la voyoit ſouvent, l’entretenoit toûjours de ſa Maîtreſſe ; même il lui en parloit avec plus d’amour que jamais,