Aller au contenu

Page:Bernard - Eleonor d Yvree.djvu/31

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

delivrer d’un embarras, que de retirer d’entre ſes mains une perſonne qu’il étoit dangereux de proteger ; auſſi elle apprit avec joye le deſſein qui l’amenoit. Elle fit appeller Eleonor, pour lui dire que ſon Frere étoit vivant, & pour le lui faire connoitre. Cette jeune Perſonne s’abandonna d’abord à la joye de le voir, aprés avoir cru qu’il étoit mort. Elle l’embraſſa avec beaucoup de tendreſſe, mais elle ne fut pas long temps ſans aprendre ce que ſon voyage lui préparoit. On lui dit que le Marquis d’Yvrée ſon Pere, la deſtinoit au Comte de Retelois, à qui ils avoient des obligations, qui les mettoient dans l’impoſſibilité de refuſer ſon alliance. Quelles nouvelles pour Eleonor ! Elle ne fut point maiſtreſſe de ſon premier mouvement, elle marqua ſa ſurpriſe, & même ſa douleur, & elle regarda ſon Frere avec une froideur dont la Ducheſſe s’aperceut, parce qu’elle en connoiſſoit la cauſe.