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Page:Bernard - Eleonor d Yvree.djvu/36

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au deſſus des foibleſſes de la nature, & que la vertu qu’il avoit acquiſe dans ſa retraite, lui donnoit ſeule les ſentimens de pere qu’il êtoit obligé d’avoir.

Le Ciel, dit-il à Eleonor, ne nous a pas entierement abandonnez, puis qu’il prend ſoin de vôtre fortune. Le Comte de Retelois recherche mon alliance ; j’eſpere que la diſproportion de vôtre âge ne vous empeſchera point d’être heureuſe avec lui. Aquittez-moi, ma Fille, des obligations que je lui ai ; c’eſt la premiere fois que vous entendez parler un Pere. Si ce nom ne vous donne pas encore de tendreſſe, regardez-moi comme un Ami ; épouſez le Comte de Retelois, je vous en prie, ſi ce n’eſt pas aſſez de vous l’ordonner.

Eleonor êtoit ſi accablée de ſa douleur, qu’elle ne la ſentoit plus ; tout ce qui ſe paſſoit lui paroiſſoit un ſonge. La Ducheſſe de Miſnie êtoit même touchée de l’état où elle la voyoit. El-