Aller au contenu

Page:Bernard - Eleonor d Yvree.djvu/42

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pouvoit ignorer la deſtinée d’une perſonne, dont elle avoit pris ſoin dés l’enfance. Il lui fit connoître d’abord, comme ſans deſſein, que ſa naiſſance n’étoit point un miſtere pour lui ; il lui demanda enſuite d’une maniere indifferente, où elle étoit mariée, & il feignit de n’avoir point encore veu ſa Mere. Mais cette Ducheſſe, qui avait toute la prudence neceſſaire pour conduire un artifice, n’avoit pas douté qu’il n’allaſt trouver la Comteſſe de Tuſcanelle, de ſorte qu’elle lui avoit écrit pour la prier de faire le même ſecret au Duc de Miſnie, qu’elle vouloit bien faire à ſa Fille, du voyage du jeune d’Yvrée en Allemagne, & du mariage d’Eleonor. Elle l’avertiſſoit, que quoi qu’il eût découvert ſa naiſſance, il n’en ſçavoit pas davantage, & qu’il ne falloit point riſquer la verité avec un jeune homme qui pouvoit être imprudent.

Le deſſein que la Ducheſſe de Miſ-