Aller au contenu

Page:Bernard - Eleonor d Yvree.djvu/50

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

les plaiſirs devoient achever la gueriſon de cette belle Perſonne, dont il avoit tant d’interêt à ſouhaiter la ſanté. Elle accepta le parti, non pas comme un divertiſſement mais comme une choſe indifferente. Cependant elle ſongea que le Duc de Miſnie pourroit être avec l’Empereur. Cette penſée lui donna quelque joye, mais ce n’étoit point une joye pure, comme elle l’auroit été autrefois. Elle penſa que peut-étre il ne l’aimoit plus, que peut-étre elle le verroit ſans lui parler, & que ſi elle lui parloit, ce ne ſeroit que pour lui dire un éternel adieu. Quelle converſation, que même elle prévoyoit qu’elle feroit ſcrupule de lui accorder !

Elle étoit toûjours ſurpriſe du ſilence de ce Duc, & inquieté de celui de Matilde, qu’elle croyoit cauſé par une indiſpoſition, comme on le lui avoit dit ; elle étoit bien éloignée de la ſoupçonner de pouvoir jamais manquer à l’amitié, & rien ne la trou-