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Page:Bernard - Eleonor d Yvree.djvu/55

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parce qu’elle eſtoit trop remplie de ſa tendreſſe.

Matilde ſe plaignit de ſa ſuite & de ſon oubli. Eleonor croyoit avoir des plaintes à faire de ce qu’elle n’avoit pas répondu à ſes Lettres, mais elles s’éclaircirent. Eleonor lui dit la verité de tout ce qui lui étoit arrivé. Quoy, vous n’eſtes point mariée, s’écria Matilde, avec tant de chagrin, qu’Eleonor lui en demanda la cauſe ? Ne vous en informez pas davantage, lui dit Matilde, je n’ay pas la force de vous l’avouër. Ne me laiſſez point dans l’incertitude où je ſuis, lui dit Eleonor avec beaucoup d’émotion ; vous me faites enviſager mille malheurs ; je crains d’avoir perdu vôtre amitié, je n’oſe vous dire tout ce que je crains. Non, ce n’eſt point mon amitié que vous avez perduë, reprit Matilde, mais je puis vous avoir cauſé des maux plus ſenſibles. Achevez, lui dit Eleonor, quand vous m’auriez fait haïr du Duc