Aller au contenu

Page:Bernard - Eleonor d Yvree.djvu/60

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tendreſſe du Duc, mais il ne pouvoit lui faire ſupporter ſes mépris. Il eſt vrai qu’il la croyoit infidelle, mais elle ne l’étoit pas. Elle n’enviſageoit point les raiſons qu’il penſoit avoir de ſe plaindre d’elle & elle ne voyoit que celles qu’elle avoit de ſe plaindre de lui.

Le Duc de Miſnie étoit entré chez Matilde dans un deſordre extraordinaire. Il lui demanda avec precipitation par quelle rencontre Eleonor étoit chez elle. Voilà un grand empreſſement, lui dit-elle. Je croyois que vous l’aviez oubliée. Elle m’eſt ſi indifferente, repliqua-t-il, que je puis vous en parler naturellement. Qui eſt-ce qui l’amene icy ? C’eſt la ſeule curioſité, reprit froidement Matilde. Mais qui a-t-elle epouſé, lui dit-il ? Eſt-elle ſeule à Mouzon ? Si j’avois cru, repliqua Matilde, que vous m’euſſiez tant demandé de ſes nouvelles, je m’en ſerois plus exactement informée. N’a-t-elle point