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Page:Bernard - Eleonor d Yvree.djvu/66

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ſervie d’artifice auprés de lui, & il ſongea avec douleur aux promeſſes qu’il avoit faites à Matilde. Pouviez-vous penſer que j’euſſe changé, lui dit Eleonor, & deviez-vous prendre ſi-tôt un nouvel engagement ? Ah, vous ne ſçauriez croire que j’aye aimé une autre que vous, reprit le Duc de Miſnie, d’un air qui ne pouvoit laiſſer aucun doute. Helas ? je n’ai que trop de panchant à croire tout ce que vous voulez, lui repondit Eleonor. Qu’il vous eſt aiſé de vous juſtifier ? Ils s’éclaircirent ſur toutes les choſes qui leur avoient fait de la peine. Eleonor fut peu reſervée à le ſatisfaire ſur le paſſé, parce qu’elle avoit à de deſeſperer pour l’avenir.

Vous connoiſſez ma fidelité, lui dit-elle, vôtre douleur & vos larmes m’aſſurent que vous m’aimez, & me voila dans quelque ſorte de repos. C’eſt le temps que je prens pour vous dire le dernier adieu. J’avois beſoin de toutes mes forces pour cela. Le