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Page:Bernard - Eleonor d Yvree.djvu/69

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hendant rien de la part de Matilde, elle craignit ſeulement qu’il ne la ménageât pas aſſez. Elle lui apprit ſa maladie, & elle le pria avec inſtance de retourner chez la Comteſſe de Tuſcanelle, de peur qu’un changement de procedé dans cette occaſion, ne découvriſt ce qu’elle vouloit cacher. Il lui en donna parole en lui faiſant connoiſtre la violence qu’il ſe faiſoit pour lui obeïr.

Quand il fut parti, elle entra dans une profonde rêverie ; elle s’abandonna à des reflexions qui lui ſurent agreables ; mais qui ne laiſſerent pas de lui étre cruelles. Elle venoit d’éprouver le plaiſir de retrouver un Amant fidelle, aprés l’avoir cru inconſtant, & ſon cœur qui s’étoit accoûtumé aux chagrins de l’amour, en reſſentoit plus vivement les douceurs. Sa joye lui donna du ſcrupule ; & les chagrins où la legereté du Duc de Miſnie l’avoit plongée, ne lui en avoient point cauſé. Elle enviſagea