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Page:Bernard - Eleonor d Yvree.djvu/68

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ſobeirois-je à mon Pere ? M’arracherois-je au Comte de Retelois, à qui il a de ſi grandes obligations, & donnerois-je des chagrins à la Ducheſſe de Miſnie & à la Comteſſe de Tuſcanelle, pour les payer de ce que je leur dois ?

Hé, ne fait-on rien pour un Amant, lui dit-il ? Que vous réſolvez aiſément à vous ſeparer de moi, & que j’ai eu de peine à me détacher de vous ! Suis-je à moy-même, lui dit-elle, pour avoir la liberté de me donner à mon inclination ? Puis qu’il n’eſt pas poſſible que nous ſoyons l’un à l’autre, ne cherchez point à ébranler mon devoir ; il reglera ma conduite, & c’eſt déja trop que j’aye douté un moment ſi j’aurois la force de le ſuivre.

Quoi que le Duc de Miſnie n’en deût pas attendre davantage, il ſe trouvoit tres-malheureux, parce qu’il en ſouhaitoit plus. Eleonor le retrouvoit ſi tendre pour elle, que n’appre-