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Page:Bernard - Eleonor d Yvree.djvu/72

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Il ſceut qu’Eleonor y étoit & ſans faire reflexion ſur l’embarras où cette conjoncture le devoit mettre, il y courut, & il entra comme Eleonor parloit de lui.

La preſence de ſon Amant ébranla d’abord ſa reſolution, & elle ne put cacher ſon trouble ; mais elle fit un nouvel effort pour ſe vaincre, & elle eut la force d’achever ce qu’elle avoit commencé. Vous allez épouſer mon Amie, dit-elle au Duc ; il n’y manquoit que mon conſentement, la raiſon veut que je le donne. Je ne deſavouë point que je n’aye eu du chagrin de ce que vous avez pû changer, mais je dois tant à Matilde que je ne ſçaurois me plaindre que vous ayez changé pour elle.

Le Duc étoit ſi interdit, qu’il demeuroit comme immobile. Vous ſçavez bien que ce n’eſt rien faire que de ceder un Amant dont on eſt aimée, dit Matilde à Eleonor, mais que pourriez-vous faire auſſi ? On