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Page:Bernard - Eleonor d Yvree.djvu/81

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LETTRE
DU
DUC DE MISNIE
À ELEONOR.

Quoi que j’aye perdu l’eſperrance de vous voir, je ne puis m’éloigner des lieux où vous eſtes ; & je demeure caché dans Mouzon, lors que tout le monde me croit party. Ne m’envierez vous point encore la foible ſatisfaction de demeurer prés de vous ? J’ai lieu de le croire, car enfin pour en uſer comme vous faites, ce n’eſt point aſſez que de ne pas aimer, il faut que vous ayez un deſſein formé de me faire ſouffrir. J’aime trop pour ne me pas connoiſtre en ſentimens. Hé, quelle difference des votres aux miens ! il ne m’eſt pas poſſible d’être à une autre qu’à vous, depuis que je vous ai revenë : il ne m’eſt