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Page:Bernard - Eleonor d Yvree.djvu/85

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du Comte de Retelois ſe retardoient par là. Il ſe flatoit même qu’Eleonor avoit en peut-être quelques égards pour lui, lors qu’elle les avoit differées ſur ce prétexte. Cette penſée lui faiſoit ſouhaiter avec ardeur de lui parler encore, & il ſongeoit que ſi une fois elle franchiſſoit de petits obſtacles pour le voir, elle pouroit peu à peu ſurmonter les grands, pour rompre avec le Comte de Retelois ; mais cette penſée lui paroiſſoit extravagante un moment aprés l’avoir conceuë. Eleonor avoit toûjours été trop éloignée de tenir cette conduite, il rentroit dans ſes chagrins. Cependant il lui écrivit une ſeconde Lettre, & elle étoit ſi preſſante, qu’Eleonor y répondit ; mais ce fut pour le prier de ne lui écrire plus, & pour lui dire qu’elle ne pouvoit le voir.

Elle ſentit de quelle importance il lui étoit de retourner promptement à Retel. Son Amie avoit eu moins de Fiévre cette nuit-là, de ſorte