Aller au contenu

Page:Bernard - Eleonor d Yvree.djvu/86

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qu’elle voulut dire dés ce même jour au Comte de Retelois, qu’elle étoit preſte à partir, mais elle remit au lendemain à le lui dire, & elle prévoyoit qu’elle trouveroit aprés des raiſons, pour ne le dire pas. La certitude où elle étoit de la complaiſance de ce Comte pour ſes volontez, la flatoit ; elle ſe reprochoit neantmoins qu’elle abuſoit de ce reſpect & de cette honneſteté ; elle voyoit ſa propre foibleſſe dans toute ſon étenduë, mais elle ne pouvoit la reparer, & quoi qu’elle fuſt plus d’une fois preſte à parler, elle ne parloit cependant jamais ; ce qui lui en faiſoit prendre le deſſein, en empeſchoit l’execution.

La Comteſſe de Tuſcanelle avoit pour Eleonor la même tendreſſe qu’elle lui avoit toûjours témoignée, & elle ignoroit encore que le Duc de Miſnie l’aimaſt. Matilde avoit été aſſez maiſtreſſe d’elle-même, pour ne point intereſſer dans ſon avanture une Amie qui en avoit uſé ſi genereu-