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Page:Bernard - Eleonor d Yvree.djvu/91

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vinſt troubler dans des réſolutions qui la deſeſperoient, ſa douleur ne ſe contint plus.

Injuſte Amie, s’écria-t-elle, n’as-tu point pitié des maux que tu me fais ſouffrir ? Es-tu contente ? Nous perdons toutes deux le Duc de Miſnie, & quand je lui donne peut être le coup de la mort, je n’ay ſur toi que le cruel avantage d’en être aimée, & de l’aimer mille fois plus que tu ne l’aimes.

Matilde ſe trouva dans quelque ſorte de repos quand Eleonor fut partie, mais ce repos qu’elle avoit ſi peu merité, n’étoit point parfait. Ce n’étoit proprement qu’une inquietude moins vive, qui faiſoit auſſi que ſon mal n’étoit guere moins preſſant. Eleonor retourna à Retel ; le Comte la conjura de le rendre enfin heureux, elle y conſentit, & il fut conclu qu’il l’épouſeroit à deux jours de là.

Le Duc de Miſnie ſceut bien-tôt