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Page:Bernard - Eleonor d Yvree.djvu/90

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chever ; il ne ſeroit pas juſte que vous me la conſervaſſiez aux dépens de vôtre bonheur ; c’eſt à moy de mourir, puis que je ne ſuis point aimée.

Eleonor ne lui répondit qu’en l’embraſſant encore une fois, & elle alla prendre congé du Comte, & de la Comteſſe de Tuſcanelle, toute en larmes. Elle leur dit, qu’elle ne pouvoit plus ſoûtenir la douleur de voir ſouffrir Matilde ; elle revint chez le Comte de Retelois lui dire la même choſe, & elle le pria de l’emmener hors de Mouzon. Il y conſentit avec une joye extraordinaire, & lui dit qu’ils ſe mettroient en chemin dés l’aprés dinée. Juſque-là elle étoit occupée de Matilde, ou plutôt l’effort qu’elle avoit fait ſur elle-même, avoit ſuſpendu tous ſes mouvemens ; mais quand elle ſe vit preſte à partir, qu’il fallut renoncer à ſon Amant pour jamais, qu’il fallut même ſe priver de la triſte ſatisfaction de lui dire le dernier adieu, de peur qu’il ne la