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Page:Bernard - Eleonor d Yvree.djvu/94

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étoit coupée par quantité de petites routes, dans leſquelles elle s’enfonça. Ses Femmes demeurerent dans la grande allée, & le Duc de Miſnie ſe gliſſa par un autre côté juſqu’à l’endroit où étoit Eleonor.

Elle rêvoit profondement ; ſes larmes couloient ſans qu’elle le ſentiſt ; ſon Amant la regardoit, & goûtoit une douceur propre à le deſeſperer. Enfin il ſe jeta à ſes pieds. Sa veuë la ſurprit, quoi qu’elle eût preſque eſperé de le revoir encore. Que faites vous, lui dit-elle d’une voix foible ? Je viens mourir à vos pieds, lui dit ce Duc, puis que vous voulez ma mort. Ne me reprochez rien, lui répondit-elle, Matilde m’a contrainte de faire ce que je lui promettois trop long-temps. Mon devoir avoit beſoin de ce ſecours, que je n’aurai plus, reprit-elle, en le regardant, & ma foibleſſe m’accompagnera toûjours. Ne me voyez donc jamais. Je me permets encore aujourd’hui le plaiſir de vous