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ACTE PREMIER

un peu plus le monde… Elle est un peu comme son père…

LA BARONNE.

Ça lui viendra, elle a dix-huit ans à peine ! Elle est ravissante, c’est tout ce que je puis vous dire.

MADAME HERBELIER, minaudant.

Elle est comme les autres, elle est comme les jeunes filles de son âge.

LA BARONNE, avec autorité.

Elle est d’une bonne année. Je m’y connais ! L’année était bonne. Mais votre fillette a la palme ! Si fait !… Si fait !…

MADAME HERBELIER.

Je suis vraiment désolée, qu’elle aime si peu le monde !… Et d’un autre côté, je me dis que cela vaut mieux pour elle, et qu’elle est moins sensible que moi à ce qui nous arrive.

Elle soupire.
LA BARONNE.

Qu’est-ce qui vous arrive ?

MADAME HERBELIER.

Toutes les déceptions !

LA BARONNE.

Pas possible !… (Elle la fait asseoir près d’elle.) Confiez vous à moi !

MADAME HERBELIER.

Oui, vous êtes bonne ! (Très émue.) Je suis désespérée… On me tient à l’écart.