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de l’expérimentation chez les êtres vivants.

que. Nous retombons ainsi dans la distinction que j’ai établie depuis longtemps et que je crois très féconde, à savoir, qu’il y a en physiologie deux milieux à considérer : le milieu macrocosmique, général, et le milieu microcosmique, particulier à l’être vivant ; le dernier se trouve plus ou moins indépendant du premier suivant le degré de perfectionnement de l’organisme. D’ailleurs ce que nous voyons ici pour la machine vivante se conçoit facilement, puisqu’il en est de même pour les machines brutes que l’homme crée. Ainsi, les modifications climatériques n’ont aucune influence sur la marche d’une machine à vapeur, quoique tout le monde sache que dans l’intérieur de cette machine il y a des conditions précises de température, de pression et d’humidité qui règlent mathématiquement tous ses mouvements. Nous pourrions donc aussi, pour les machines brutes, distinguer un milieu macrocosmique et un milieu microcosmique. Dans tous les cas, la perfection de la machine consistera à être de plus en plus libre et indépendante, de façon à subir de moins en moins les influences du milieu extérieur. La machine humaine sera d’autant plus parfaite qu’elle se défendra mieux contre la pénétration des influences du milieu extérieur ; quand l’organisme vieillit et qu’il s’affaiblit, il devient plus sensible aux influences extérieures du froid, du chaud, de l’humide, ainsi qu’à toutes les autres influences climatériques en général.

En résumé, si nous voulons atteindre les conditions exactes des manifestations vitales chez l’homme et chez les animaux supérieurs, ce n’est point réelle-