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de l’expérimentation chez les êtres vivants.

sico-chimiques du milieu intérieur que nous trouverons le déterminisme des phénomènes extérieurs de la vie. La vie de l’organisme n’est qu’une résultante de toutes les actions intimes ; elle peut se montrer plus ou moins vive et plus ou moins affaiblie et languissante, sans que rien dans le milieu extérieur puisse nous l’expliquer parce qu’elle est réglée par les conditions du milieu intérieur. C’est donc dans les propriétés physico-chimiques du milieu intérieur que nous devons chercher les véritables bases de la physique et de la chimie animales. Toutefois, nous verrons plus loin qu’il y a à considérer, outre les conditions physico-chimiques indispensables à la manifestation de la vie, des conditions physiologiques évolutives spéciales qui sont le quid proprium de la science biologique. J’ai toujours beaucoup insisté sur cette distinction, parce que je crois qu’elle est fondamentale, et que les considérations physiologiques doivent être prédominantes dans un traité d’expérimentation appliquée à la médecine. En effet, c’est là que nous trouverons les différences dues aux influences de l’âge, du sexe, de l’espèce, de la race, de l’état d’abstinence ou de digestion, etc. Cela nous amènera à considérer dans l’organisme des réactions réciproques et simultanées du milieu intérieur sur les organes, et des organes sur le milieu intérieur.

§ III. — De la vivisection.

On n’a pu découvrir les lois de la matière brute qu’en pénétrant dans les corps ou dans les machines inertes, de même on ne pourra arriver à connaître les