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considérations spéciales aux êtres vivants.

riences de vivisection le rôle physiologique des diverses parties du corps.

Tantôt l’expérimentation comparative peut être faite sur deux animaux de la même espèce et pris dans des conditions aussi comparables que possible ; tantôt il faut faire l’expérience sur le même animal. Quand on agit sur deux animaux, il faut, ainsi que nous venons de le dire, placer les deux animaux semblables dans les mêmes conditions moins une, celle que l’on veut comparer. Cela suppose que les deux animaux comparés sont assez semblables pour que la différence que l’on constate sur eux, à la suite de l’expérience, ne puisse pas être attribuée à une différence tenant à leur organisme même. Quand il s’agit d’expérimenter sur des organes ou sur des tissus dont les propriétés sont fixes et faciles à distinguer, la comparaison faite sur deux animaux de la même espèce suffit, mais quand au contraire on veut comparer des propriétés mobiles et délicates, il faut alors faire la comparaison sur le même animal, soit que la nature de l’expérience permette d’expérimenter sur lui successivement et à des reprises différentes, soit qu’il faille agir au même moment et simultanément sur des parties similaires du même individu. En effet, les différences sont plus difficiles à saisir à mesure que les phénomènes qu’on veut étudier deviennent plus mobiles et plus délicats ; sous ce rapport, jamais aucun animal n’est absolument comparable à un autre, et de plus, ainsi que nous l’avons déjà dit, le même animal n’est pas non plus comparable à lui-même dans les différents moments où on l’examine, soit