Page:Bernard - La science expérimentale.djvu/18

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çonnaient pas ce que recélait en son vaste front cet étudiant silencieux, peu attentif aux leçons des maîtres, et dont le calme méditatif était volontiers taxé par eux de paresse. Ce fut une révélation dont le souvenir est souvent exprimé par ceux qui survivent que ces publications sur le suc gastrique, la corde du tympan, le nerf pneumogastrique et le nerf spinal qui, tout à coup, signalèrent au monde savant un expérimentateur ingénieux et sagace, servi par une rare habileté opératoire.

Les leçons de Magendie avaient opéré cette révolution. Dès qu’il eut mis le pied dans le laboratoire du Collége de France, sa voie fut tracée. L’expérimentation hardie, bien qu’un peu désordonnée, du célèbre physiologiste, sa critique impitoyable, son scepticisme qui s’étendait jusqu’à ses propres découvertes, firent une impression profonde, créatrice, pour ainsi dire, sur l’esprit du jeune Claude Bernard. Mais l’élève,