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III

Si les doctrines vitalistes ont succombé par l’erreur essentielle de leur principe de dualisme ou d’antagonisme entre la nature vivante et la nature inorganique, le problème subsiste toujours. Nous avons à répondre à cette question séculaire : qu’est-ce que la vie ? ou encore à cette autre : qu’est-ce que la mort ? car ces deux questions sont étroitement liées et ne sauraient être séparées l’une de l’autre.

L’être vivant est essentiellement caractérisé par la nutrition. L’édifice organique est le siége d’un perpétuel mouvement nutritif, mouvement intestin qui ne laisse de repos à aucune partie ; chacune, sans cesse ni trêve, s’alimente dans le milieu qui l’entoure et y rejette ses déchets et ses produits. Cette rénovation moléculaire est insaisissable pour le regard direct ; mais,