Page:Bernard - La science expérimentale.djvu/186

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comme nous voyons le début et la fin, l’entrée et la sortie des substances, nous en concevons les phases intermédiaires, et nous nous représentons un courant de matières qui traverse continuellement l’organisme et le renouvelle dans sa substance en le maintenant dans sa forme. Ce mouvement qu’on a appelé le tourbillon vital, le circulus matériel entre le monde organique et le monde inorganique, existe chez la plante aussi bien que chez l’animal, ne s’interrompt jamais et devient la condition et en même temps la cause immédiate de toutes les autres manifestations vitales. L’universalité d’un tel phénomène, la constance qu’il présente, sa nécessité, en font le caractère fondamental de l’être vivant, le signe plus général de la vie. On ne sera donc pas étonné que quelques physiologistes aient été tentés de le prendre pour définir la vie elle-même.

Toutefois ce phénomène n’est pas simple ; il importe de l’analyser, d’en pénétrer plus profondément le mécanisme, afin de préciser l’idée que son examen superficiel peut nous donner de la vie.