n’échappe jamais au chasseur. Waterton raconte qu’en traversant les terres qui séparent l’Essequibo du Démérary, lui et ses compagnons rencontrèrent une troupe de sangliers. Un Indien banda son arc et frappa l’un d’eux d’une flèche empoisonnée ; elle entra dans la mâchoire et se rompit. Le sanglier fut trouvé mort à cent soixante-dix pas du lieu où il avait été frappé, et leur fournit un souper succulent.
Les symptômes de la mort par le curare offrent un aspect caractéristique sur lequel s’accordent tous les observateurs.
On ne pourrait guère constater ces symptômes chez les petits oiseaux, dont la mort a lieu parfois en quelques secondes ; mais chez les oiseaux plus gros, chez les mammifères et chez les animaux à sang froid, la mort arrive dans un espace de temps qui varie en général entre cinq et douze minutes, quand on a employé un excès de poison. Je rapporterai seulement trois ou quatre exemples ; ils seront l’expression exacte de ce que j’ai toujours vu se reproduire dans les expériences en quelque