Page:Bernard - La science expérimentale.djvu/276

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plus qu’une illusion au point de vue des manifestations vitales qu’ils doivent accomplir dans l’organisme. Ces manifestations n’étant qu’une résultante d’activités diverses, elles exigent le concours de toutes. Si l’un des trois éléments, sensitif, moteur et musculaire, vient à être supprimé, les deux autres continuent de vivre sans doute, mais ils n’ont plus de sens, de même qu’une phrase perd sa signification dès qu’un de ses membres vient à lui manquer.

La loi fondamentale de la vie est l’échange de matières continuel entre le corps vivant et le milieu cosmique qui l’entoure. De là résulte un véritable circulus ou tourbillon rénovateur du corps dont la rapidité mesure l’intensité de la vie. Les conditions des phénomènes vitaux ne sont absolument constituées ni par l’organisme, ni par le milieu ; il faut le concours des deux. Malgré l’intégrité de l’organisme, la vie cessera, si le milieu est supprimé ou vicié ; malgré la présence d’un milieu favorable, la vie s’éteindra, si l’organisme est lésé ou détruit.

Notre corps entier ou notre organisme n’est, nous le répétons, qu’un agrégat d’éléments or-