Page:Bernard - La science expérimentale.djvu/277

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ganiques, ou mieux d’organismes élémentaires innombrables, véritables infusoires qui vivent, meurent et se renouvellent chacun à sa manière. Cette comparaison exprime exactement ma pensée, car cette multitude inouïe d’organismes élémentaires associés qui composent notre organisme total existent, comme des infusoires, dans un milieu liquide qui doit être doué de chaleur et contenir de l’eau, de l’air et des matières nutritives. Les infusoires libres et disséminés à la surface de la terre trouvent ces conditions dans les eaux où ils vivent. Les infusoires organiques de notre corps, plus délicats, groupés en tissus et en organes, trouvent ces conditions, entourés de protecteurs spéciaux, dans notre fluide sanguin, qui est leur véritable liquide nourricier. C’est dans ce liquide, qui ne les imbibe pas, mais qui les baigne, que s’accomplissent tous les échanges matériels, solides, liquides ou gazeux, que leur vie exige ; ils y prennent leurs aliments et y rejettent leurs excréments, absolument comme des animaux aquatiques. D’ailleurs la vie ne s’accomplit jamais que dans un milieu liquide. Ce n’est que