Page:Bernard - La science expérimentale.djvu/32

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soin, pour être fort et persévérant, de l’enivrement des illusions. Aussi, lui qui enseignait que la médecine est ou doit être une science, se montrait-il fort sceptique au regard des médecins, et, quand il en parlait, il semblait toujours que l’ombre de Sganarelle passât devant lui.

L’Introduction à l’Étude de la médecine expérimentale marque dans la vie de Claude Bernard une phase nouvelle. De là datent ces écrits philosophiques qui lui ont fait ouvrir les portes de l’Académie française. De là, des livres (Recherches sur les propriétés des tissus vivants, Leçons de pathologie expérimentale, etc.) où le groupement des faits prend le pas sur les constatations de détail, et où il s’efforce, reprenant en sous-œuvre ses découvertes anciennes, d’en amener l’étude à toute la précision et la perfection que peuvent comporter les moyens d’action de la science actuelle.

Ce n’est pas à dire qu’il s’écartât complé-